Algo se cruza en las palabras al escavar bajo los pies*

La nouvelle recherche d'Olga de Soto débute dans la maternité d'Elne, qui fut fondée par Elisabeth Eidenbenz. Cette jeune enseignante et infirmière suisse a accueilli de nombreuses femmes espagnoles pendant la Retirada, l’exode massif de républicain·es qui s'est déroulé pendant la guerre civile espagnole. Le gouvernement français a interné ces femmes dans des camps installés dans les Pyrénées orientales. 

 Le projet se penche sur la migration forcée pendant la dictature de Franco, tout en questionnant l'impact qu'un individu isolé– en l'occurrence Eidenbenz – peut exercer sur une société. Le projet explore également la transmission orale de l'histoire familiale à travers plusieurs générations en déplacement, et observe comment la langue maternelle est transmise et acquise. 

 Le projet vise en parallèle à cartographier une danse dédiée à un enfant décédé originaire de la région de Valence, une danse interdite par l'Église espagnole en 1765 et qui a continué à être pratiquée clandestinement jusqu'au début du XXe siècle. 

 *il y a quelque chose qui s'empêtre avec les mots quand on commence à creuser légèrement, juste sous la surface, sous nos pieds. 

• Olga de Soto est une chorégraphe et chercheuse espagnole vivant à Bruxelles. Son travail se concentre sur la mémoire, les traces et la transmission depuis le début des années 2000. Elle y allie la chorégraphie avec le documentaire, la performance, les arts plastiques et l'installation. Son travail a été présenté dans de nombreux festivals, théâtres et musées d'Europe et d'Amérique latine. En 2013, Olga de Soto a reçu le prix de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) en Belgique pour les arts du spectacle, en reconnaissance de ses recherches et de son travail créatif autour de The Green Table de Kurt Jooss.