Operville

De la rock star à la prima donna

En préambule de Performatik 2017 – la Biennale bruxelloise des arts du spectacle vivant –, le Kaaitheater reprend un certain nombre de temps forts de l’édition précédente. En mars 2015, Ivo Dimchev a clôturé le festival par une représentation unique d’Operville. Dimchev caressait depuis longtemps le projet d’écrire un opéra, ce qui n’est pas illogique sachant que toute son œuvre témoigne d’une passion pour la musique. Qui l’a déjà vu à l’œuvre se souvient sans aucun doute de ses improvisations radicales avec pour seuls instruments son corps musclé et sa frêle voix de fausset. En tant que chanteur, il passe avec fluidité d’un état d’âme à l’autre, de la rock star à la prima donna.

Dans Operville, trois chanteurs/performeurs créent un enchaînement de tableaux vivants intrigants. En toile de fond apparaît simultanément un courant de conscience de Dimchev. Par rapport aux poses abstraites et à l’incompréhensible langage chanté à l’avant de la scène, ces textes sont extraordinairement concrets et intimes. De l’Ivo Dimchev tout craché : par la force de la voix, une théâtralité extrême et un tempérament à toute épreuve, il part en quête de ce qu’est l’opéra et de ce qu’il pourrait être.