Harvest Assembly

Lors de cette assemblée de clôture, nous récoltons les fruits de ces trois jours de cercle d'étude. Chaque collectif d'artistes partage les idées, les questions et les inspirations qu'il a recueillies sur le potentiel du cinéma en tant que méthode et médium pour répéter l'organisation collective, l'imagination militante et la transformation libératoire. 

La session est introduite et animée par Massimiliano Mollona et Elhum Shakerifar, qui coordonne le projet éponyme à long terme Cinema as Assembly, qui explore le cinéma militant à travers l'histoire du troisième cinéma, du cinéma indigène et du cinéma antiraciste. La scénariste et productrice Shakerifar partagera ses réflexions sur l'animation des séances avec les collectifs d'artistes. 

Massimiliano Mollona est anthropologue et cinéaste. Il a mené un important travail de terrain au Brésil et au Royaume-Uni sur les thèmes de la classe sociale, du travail, du post-capitalisme et de la décolonialité, en utilisant une méthodologie participative qui combine l'analyse anthropologique et les interventions artistiques. Mollona a enseigné l'anthropologie de l'art et l'anthropologie politique à Goldsmiths, Londres, et enseigne actuellement au département des arts (DAR) de l'université de Bologne. Il a été directeur de la biennale d'Athènes OMONIA, codirecteur de l'assemblée de Bergen et membre fondateur de l'Institute of Radical Imagination (IRI).

Elhum Shakerifar est écrivain et traducteur. Shakerifar traduit actuellement la poésie de Parinaz Fahimi et fait partie de la cohorte 24/25 des New Poets de Southbank. Elhum est également productrice nommée aux BAFTA, et plus récemment productrice exécutive de Clear Night, l'hommage multisensoriel d'Helene Kazan à Asmahan pour la Biennale de Sharjah 2025. Elle a programmé pour le London Film Festival (2014-21), Shubbak - festival de la culture arabe contemporaine (2015-19), Barbican (Poetry in Motion : Contemporary Iranian Cinema, 2019), BFI (Drama & Desire, the films of Youssef Chahine, 2023) et est membre du conseil d'administration du Palestine Film Institute, co-curateur de la Palestine Film Platform. Elhum dirige la société londonienne Hakawati (« conteur » en arabe) @TheHakawatis.

Forum Lenteng est une organisation égalitaire à but non lucratif basée à Jakarta, qui se consacre au développement d'études sociales et culturelles. Fondé en 2003 par des étudiant·es en communication, des artistes, des chercheur·euses et des observateur·ices culturel·les, le forum se concentre sur l'élargissement des connaissances de ses membres en matière de médias et d'art par le biais de la production, de la documentation, de la recherche et de la distribution ouverte. Ces connaissances servent de base aux discussions communautaires sur les questions sociales à travers le prisme de l'art et des médias. Forum Lenteng s'est considérablement développé depuis plus d’une décennie, en mettant en place de nombreux programmes en collaboration avec diverses institutions et communautés en Indonésie et au niveau international. En tant que collectif dynamique, Forum Lenteng aborde le cinéma et les images animées comme des processus de recherche, de création et de visionnage collectifs. Il organise des ateliers, des projections de films (séances ouvertes et fermées), des initiatives en matière d'écriture et d'autres activités visant à explorer la création d'images en tant que forme de pratique sociale.

Marinho de Pina collabore depuis 2017 avec Filipa César, Sana na N'Hada et Suleimane Biai à Mediateca Abotcha en Guinée-Bissau (mediateca-onshore.org), un programme de création culturelle de rêves et d'utopies avec la communauté locale. Iels gèrent, produisent, organisent, communiquent et animent  ensemble des activités culturelles, et facilitent ainsi l'exploration collective des pratiques cinématographiques militantes du Mouvement de libération africaine en Guinée-Bissau et de leur potentiel durable. Marinho de Pina a coréalisé le long métrage d'essai Resonance Spiral avec Filipa César, dont la première a eu lieu au Berlinale Forum en 2024. En tant qu'assistant de recherche au DIN MIA'CET-ISCTE, le Centre d'études sur les changements socio-économiques et le territoire, il prépare actuellement un doctorat sur les espaces sacrés à Bissau. Marinho manie très habilement les mots et est un conteur hors pair, capable de s'exprimer à travers  différents supports. Il croit fermement que les doutes sont préférables aux certitudes rigides. Artiste transdisciplinaire, il est également performeur, poète, musicien et écrivain  - week-ends et  jours fériés inclus.  

La Voix des sans papiers (VSP) est un collectif autogéré de personnes sans papiers à Bruxelles. Fondé en 2014, le collectif organise des occupations politiques et est relié à d'autres collectifs à Bruxelles, Liège, Verviers et Mons. Ces occupations servent d'espaces de lutte politique et de survie, avec pour revendication centrale la régularisation de toutes les personnes sans-papiers. Dans leur lutte pour les droits, la VSP établit des liens avec divers soutiens : associations, collectifs, syndicats et citoyen·nes solidaires. Au cours des dix dernières années, les réalisateurs Mieriën Coppens et Elie Maissin ont créé avec la VSP une collection de courts métrages faisant partie d'une série qui continue de s’accroître. Ces documentaires sont autonomes, mais témoignent collectivement d'une vision et d'une méthode de travail méticuleuses et socialement engagées.

Marwa Arsanios aborde des questions structurelles en utilisant différents dispositifs, formes et stratégies. Qu'il s'agisse d'étudier la transformation conflictuelle de l'architecture ou d'explorer les espaces gérés par des artistes et les conventions temporaires entre les communes et les coopératives féministes, sa pratique vise à créer un espace à l'intérieur - et à l'extérieur - des structures artistiques existantes pour expérimenter différents types de politiques. Elle utilise fréquemment le médium (et l'espace) cinématographique pour relier les luttes comme s'il s'agissait d'images. Dans sa série de films en cours Who is Afraid of Ideology (depuis 2017), elle tisse un chemin intersectionnel à travers la résistance des femmes sur la ligne de front dans des endroits tels que le nord de la Syrie et la Colombie pour revendiquer le droit non médiatisé à la terre et à l'eau.

Avec ces travaux, Arsanios a adopté une nouvelle perspective matérialiste sur ces questions, en se concentrant sur les mouvements féministes et les luttes historiques pour le droit à la terre. Dans cette approche, elle explore les questions de propriété, de droit, d'économie et d'écologie tout en se penchant sur des parcelles de terre spécifiques et les personnes qui y travaillent.