The Wonders of Multilingualism #5: la poésie des langues parlées en famille
Les Merveilles du Multilinguisme, la série mise sur pied depuis deux ans par le Kaaitheater et Passa Porta autour des complexités humaines, culturelles et politiques du multilinguisme, poursuit son cours ! Elle se prolonge cette fois autour d'une table et d’un repas partagé. Un dispositif qui a tout à voir avec le thème : La poésie des langues parlées en famille.
En quoi la langue que nous parlons à la maison diffère-t-elle de celle que nous utilisons dans le monde extérieur ? La langue peut-elle nous aider à nous sentir chez nous dans un contexte étranger ? La langue que nous héritons de nos parents, les conversations que nous avons lorsque nous nous sentons en sécurité, la langue que nous inventons entre nous, les expressions que seul·es quelques initié·es sont susceptibles de comprendre, comme s'il s'agissait d'une langue secrète. Autant de questions liées à l'idée de la langue parlée à la maison.
La notion de cette dernière varie pour chacun·e. Si sa fonction idéale est celle d’un havre de paix, la maison s’avère souvent être un espace où certains sujets sont tus ou doivent le rester. Certain·es ont quitté leur maison pour de bon, d'autres y retournent tous les jours.
Le programme, qui comprend de la poésie, du food pairing, une exposition, des interventions performatives, etc. invite à explorer le phénomène de la langue parlée à la maison. Comme à la maison, nous nous asseyons ensemble autour de la table.
Cette soirée est comme toujours multilingue. Tout ne sera pas traduit, mais nous garantissons un équilibre et comptons sur la volonté des participant·es de s'entraider. Le professeur Orhan Ağırdağ présentera l'exposé, tandis que les poètes Alara Adilow et Haleh Chinikar, toutes deux à l’aise comme des poissons dans l’eau sur les sujets ayant trait à la langue, prendront place à table à nos côtés. Le collective BAYA se charge du food pairing et Fatima-Zohra Ait El Maâti (Kaaitheater) et Arno Boey se mettent en duo pour la modération.
• Orhan Ağırdağ sera en charge de l’exposé. Il est notamment professeur de sciences pédagogiques à la KU Leuven, membre de la Young Academy de Flandres et membre du Conseil de l’Enseignement. Avec son équipe de recherche, il étudie les thématiques sociales dans l'éducation, en se concentrant sur la formation des enseignant·es, le multilinguisme et la numérisation.
• Alara Adilow (née en 1988) est une poète néerlandaise d'origine somalienne. Elle a fait l'un des débuts les plus marquants de ces dernières années avec son recueil de poèmes Myths and Traffic Lights (2022). « Un début audacieux », a déclaré le jury qui a décerné le prix Herman de Coninck 2023 - le prix flamand le plus important pour la poésie néerlandophone -, à son recueil de poèmes. Elle travaille actuellement sur son premier ouvrage en prose et sur une pièce de théâtre.
• Haleh Chinikar est une artiste et poète née à Rasht, en Iran, et qui vit à Bruxelles depuis 2007. Le corps, la mémoire, le langage et les textiles sont les clés de voûte de ses créations. L'installation et la performance contribuent dans son travail, à une expérience partagée avec le public. Son livre Où est ma maison ? a été publié aux Éditions La place en novembre 2021. Dans la foulée des révoltes qui ont éclaté en septembre 2022 en Iran, elle cofonde M-A Collective, un collectif d'artistes de perfomance iranien·nes. Elle fait des performances tant avec son collectif qu’individuellement. Elle fait également partie du collectif d'écrivain·nes Hyster-X.
• BAYA est une collective qui vise à créer des univers authentiques dans lesquels elles mettent en relation des créatifs à travers des processus partagés. Leur nom fait référence à l'artiste algérienne Baya Mahieddine. Dans leur travail, le processus de rencontre, de connexion et de construction est plus important que le résultat final. En ligne et en direct, elles créent un espace intime où les gens se réunissent et se rencontrent autour de diverses activités.
• Arno Boey (né en 1996) se trouve entre le mouvement et la prose, entre Bruxelles et Anvers, entre la brasse et le crawl. Il parle français avec son père et néerlandais avec sa mère. Alors qu'il rêvait d'un magazine rempli de jeunes écrivains, poètes et sculpteurs, sa bibliothèque contient aujourd'hui cinq numéros de ZINK, soigneusement classés par couleur. Avec Yelena Schmitz, résidente à Paris, il a dessiné le parcours de 1020 stories à Bockstael.