Presented by Passa Porta and Kaaitheater
Autrice de romans et d’essais tranchants, féministe revendiquée, la Canadienne Rachel Cusk vient à Passa Porta nous parler de son œuvre inclassable, récemment complétée par la traduction de L’œuvre d’une vie. Devenir mère. Un livre important qui jette un pavé dans la mare des représentations béates de la maternité. Elle répondra aux questions de la romancière Julia Kerninon.
Née en 1967 au Canada de parents anglais, Rachel Cusk faisait dès 1993 une entrée très remarquée sur la scène internationale avec un premier roman, Saving Agnes, immédiatement couronné du prix Whitbread puis un deuxième, Egypt Farm, finaliste du Booker Prize en 2005. Son plus gros succès de librairie demeure Arlington Park (2006), roman adapté au cinéma par Isabelle Czajka en 2013 sous le titre La Vie domestique.
Dans la foulée de ces romans ironiques au charme tout anglais, Rachel Cusk a décidé de casser les codes de la narration traditionnelle. Comparée au travail de Virginia Woolf, la trilogie Outline à laquelle Cusk s’attelle dès 2014 marque une rupture dans son travail. Successivement parus sous les titres Disent-ils, Transit et Kudos (éds. de l’Olivier), les trois livres, qui tirent le très subtil portrait d’une femme les traversant comme une ombre, forment l’une des expériences de littérature anglo-saxonnes les plus singulières et passionnantes qu’il nous ait été donné de lire ces dernières années.
Parallèlement à ses ouvrages de fiction, Rachel Cusk bâtit un volet autobiographique, avec notamment un texte marquant et sans concessions sur son divorce (Contrecoup : sur le mariage et la séparation). Féministe revendiquée, elle créait la polémique en 2001 en publiant un essai sur son expérience de la maternité, A Life’s Work: On Becoming a Mother (L’Œuvre d’une vie. Devenir mère, éds. de l’Olivier), un livre précurseur et tranchant, d’une sincérité renversante. Vingt ans après sa première parution, le livre, enfin traduit, semble aujourd’hui trouver un climat plus favorable aux tabous qu’il brisait alors de manière hilarante, audacieuse et acérée. Pourquoi la maternité a-t-elle été si méprisée en littérature jusqu’ici ? Et comment Cusk a-t-elle utilisé son expérience de cette question primordiale pour faire œuvre littéraire ? « Si j’avais eu un jour la possibilité de voir ce que l’avenir me réservait, j’aurais avant tout voulu savoir si j’allais avoir des enfants. Plus que l’amour, plus que le travail, plus que le nombre d’années ou la quantité de bonheur auxquels j’aurais droit, cette question était pour moi le mystère central. »
• Autrice française et traductrice de l’anglais (elle a notamment traduit Selfish, Shallow and Self-Aborbed, un essai salué par Mona Chollet, et dans lequel 16 écrivains expliquent pourquoi ils ont décidé de ne pas avoir d’enfants), Julia Kerninon (Le Dernier Amour d'Attila Kiss, Ma dévotion) connaît bien l’œuvre de Rachel Cusk. En cette rentrée, elle publie justement Toucher la terre ferme (éds. de l’Iconoclaste), un essai autobiographique incandescent qui parle de ce qu’avoir des enfants a changé dans sa vie de femme et d’écrivain. Par ailleurs docteure en lettres, Julia Kerninon a consacré sa thèse aux interviews d’écrivains. Elle était donc une interlocutrice parfaite pour poser des questions à Rachel Cusk.
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