Betrayal

Un jeu déconcertant

Trahisons (1978) de l’auteur anglais et Prix Nobel Harold Pinter est un texte de théâtre virtuose, un classique sur le triangle amoureux. Dans le passé, nous avons présenté les versions de Tg STAN et de Peter van Kraaij & Toneelgroep Amsterdam. Nous sommes très heureux de vous en présenter une autre mise en scène cette saison, celle du créateur de théâtre turco-belge Mesut Arslan.

Sept ans durant, Emma trompe Robert avec Jerry. Sept ans résumés en neuf scènes, dans lesquelles passion et médiocrité, mensonges et désirs, trahison et illusion engagent le combat. La principale intervention dramatique de Pinter concerne le déroulement du temps : Trahisons est raconté dans un ordre chronologique inversé. Le spectateur sait donc d’emblée « comment l’histoire se termine ». Arslan approfondit cet aspect : l’homme est non seulement trahi par les autres, mais également par le temps. Ainsi, il soulève des questions pertinentes. Pouvons-nous trahir notre mémoire ? Comment fonctionne l’inconscient ? Cette thématique est accentuée par l’installation Nevel de l’artiste Lawrence Malstaf, qui constitue le décor du spectacle. Neuf parois pivotantes forment un labyrinthe, un espace qui se modifie en permanence. Betrayal d’Arslan est un jeu déconcertant du temps, de la mémoire et de l’espace, tant pour les acteurs que pour le spectateur, qui se meut librement sur scène.

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