Sketches/Notebook

Une étrange figure maternelle

Qui a vu l’année passée les Ateliers de Meg Stuart aux Kaaistudio's ou sur la plage d’Ostende (festival Dansand!) sait que la chorégraphe états-unienne aime travailler en collaboration étroite avec d’autres artistes pour sa recherche expérimentale.  

Plus que les Ateliers, Sketches/Notebook est un spectacle dans lequel les actions des danseurs, des acteurs, des musiciens, des scénographes, des concepteurs lumières, et des créateurs de costumes entament un dialogue mutuel d’égal à égal. Chacun devient performeur. On a l’impression permanente que le spectacle naît dans l’instant : quand le concepteur fait circuler ou réfléchir la lumière, la filtre ou l’éteint, quand la créatrice de costumes les essaie sur des corps dansants… Des images fortes se succèdent. Meg Stuart en tant qu’étrange figure maternelle, enveloppée dans une grande couette blanche, du ruban adhésif rose sur les lèvres. Un cercle de mains en mouvement. Un tas de vêtements et un tas de gens empilés. Des panneaux en bois qui se transforment en toboggan. Des mouvements giratoires. Des bras qui s’agitent, se lèvent et se baissent.  

On est sans cesse emporté par l’image, le mouvement et la musique, mais on en voit aussi la construction. En même temps, on regarde un groupe d’individus en quête de ce qui les relie, de ce qui les met en mouvement, d’une énergie partagée. On l’observe de très près et l’on est immanquablement absorbé par ce rituel bizarre et intime.

« Stuart transforme le théâtre en un espace inédit de jeu et de fantaisie dans lequel on passe d’une surprise à l’autre. On sort rarement du théâtre en sautillant, à ce point requinqué d’espoir. » – De Morgen