C’est du théâtre comme c’était à espérer et à prévoir
C’est du théâtre comme c’était à espérer et à prévoir
En 1982, le plasticien Jan Fabre (°1958) qui a déjà quelques expositions et performances à son actif s’essaie à son premier véritable spectacle de théâtre. Le choix de ses points de départ était d’entrée de jeu fort radical. Le spectacle durait huit heures, soit la durée moyenne d’une journée de travail. Le public était libre de quitter la salle (pour aller se sustenter, par exemple) et d’ensuite reprendre place à sa guise.
La plupart des actions dans ce spectacle très visuel se répétaient à l’infini ; le texte très restreint était dit par les huit jeunes performeurs en quatre langues différentes : on entendait donc chaque phrase au moins quatre fois. Rien que ce jeu temporel (durée, répétition) forçait le spectateur à un comportement différent de celui auquel on peut s’attendre et que l’on peut prévoir au théâtre. La rançon de l’ennui et de l’épuisement était palpable, non seulement sur scène, mais dans la salle aussi : ce fut aussi le choix le plus radical de Fabre, l’authenticité au lieu de la fiction, de l’illusion ou du mensonge auquel on s’attend sur une scène de théâtre. La fatigue, l’agressivité ou la colère que provoquait la répétition sans fin des actions des performeurs était véritablement la conséquence d’un épuisement et d’une frustration réels.
La reprise de ce spectacle permettra de vérifier si des phénomènes comme la durée ou la répétition, auxquels la scène théâtrale nous a entre-temps habitués, ont maintenu toute leur force. Il serait en effet très intéressant de découvrir que nous portons aujourd’hui un tout autre regard sur ce même spectacle et qu’il génère des sensations et des réactions très différentes.
En 2012, cela fait trente ans que le créateur de théâtre et plasticien Jan Fabre faisait une entrée très remarquée dans l’histoire du théâtre flamand avec son spectacle de huit heures C’est du théâtre comme c’était à espérer et à prévoir. Deux ans plus tard, il conquiert les scènes internationales avec Le pouvoir des folies théâtrales. À l’occasion de ces anniversaires, les deux productions sont reprises avec une toute nouvelle distribution.
Cliquez ici pour voir quelques images du spectacle de 1982.
credits original production: concept, direction Jan Fabre | choreography Jan Fabre, Marc Vanrunxt | music Guy Drieghe – D | assistant Christ Mahy | original cast Els Deceukelier, Danny Kenis, Dominique Krut, Erik Raeves, Marc Van Overmeir, Philippe Vansweevelt, Paul Vervoort, Rena Vets | costumes Pol Engels | production Jan Fabre.
credits re-run: direction, decor & Lights Jan Fabre | choreography Jan Fabre, Marc Vanrunxt (1984) | music Guy Drieghe | dramaturgy Maria Martens | Assisttance Renee Copraij | new cast Kasper Vandenberghe, Gilles Polet, Maria Dafneros, Pietro Quadrino, Lisa May, Carlijn Koppelmans, Giulia Perelli, Piet Defrancq | costumes Katarzyna Mielczarek| technical direction Thomas Vermaercke, Geert Vanderauwera | production manager Helmut Van den Meersschaut | production Troubleyn/Jan Fabre vzw | Internships Giulio Boato, Maryam Kamal Hedayat | co-production rerun 2012 deSingel (Antwerp) / Impulstanz a.o.