Tearing off a piece
Frais, savoureux, drôle et sexy
La féministe et auteure états-unienne Valerie Solanas (1936-1988) est surtout célèbre pour avoir tiré sur Andy Warhol en 1968 (Warhol a survécu à l’attentat). Son SCUM Manifesto peut être relégué au rang de pamphlet féministe radical, pompier et profondément misandre, mais dans une interview accordée à The Village Voice, elle en parle comme d’un « procédé littéraire ».
Écrit avec passion et esprit, ce texte brillant commente notre société et soulève des questions touchant à des problèmes sociaux, au capitalisme, au système de classes, à l’art, à la science et à tant d’autres choses. « C’est frais, savoureux, croustillant, drôle et sexy. », affirment la chorégraphe et créatrice de théâtre Adrienne Altenhaus et la musicienne et artiste de performances Anat Ben-David (Chicks on Speed). Elles célèbrent le texte ; le fêter avec elles est leur message.
Les deux soirs, le spectacle est précédé d’un programme cinématographique gratuit : 18/02/2009, 19:00: Isidore Isou, Traité de bave et d’éternité Le Romain Isidore Isou a déménagé à Paris en 1945, où il a d’emblée fondé le mouvement du « lettrisme », qui s’est démené avec fougue pour créer un nouveau langage à l’aide de la poésie et d’autres expressions artistiques. Leur manifeste cinématographique s’intitule Traité de bave et d’éternité. Isou a présenté le film en marge du Festival de Cannes en 1951, provoquant le scandale, d’autant plus qu’il considérait ce film comme « une révolution contre le cinéma » et qu’il avait, à dessein, désynchronisé le son et l’image, griffé la pellicule ou passé celle-ci à l’eau de javel. Aujourd’hui, Traité de bave et d’éternité est considéré comme un film charnière important qui a inspiré tant les cinéastes de la Nouvelle Vague que les cinéastes expérimentaux états-uniens. Ceux-ci n’ont pas hésité à désigner Isou comme l’un des cinéastes les plus importants de l’histoire du cinéma. 19/02/2009, 20:00: John Bock, Inside Beyond L’artiste allemand John Bock jouit d’une renommée internationale pour ses performances spectaculaires, comiques et grotesques, dans lesquelles il conjugue de façon exceptionnelle le théâtre, la conférence, la vidéo, l’installation et la sculpture. Parallèlement à ces performances, il réalise des œuvres en vidéo, courtes et montées rapidement, qui évoluent de plus en plus vers de longs films narratifs et structurés, avec acteurs et décor. Mais quoi qu’il fasse, ces films demeurent propres à l’univers de John Bock : chamarré, énigmatique et absurde. Toute interprétation rationnelle serait vaine. Inside Beyond est un exemple probant de son œuvre plus tardive. Bock qualifie le film de psychodrame chaotique entre deux femmes, découpé en huit parties. Tant ses performances que ses films baignent dans un univers singulier, émaillé de références biographiques, artistiques et scientifiques. |