Happy End (G. Aperghis)

Conte sadique

Au cours des dernières saisons, Georges Aperghis (1945) était en quelque sorte le compositeur maison d'Ictus et en tant que tel, il a régulièrement été l'hôte du Kaaitheater. Le compositeur franco-grec Georges Aperghis (1945) puise à plusieurs sources pour son théâtre musical, que ce soient des textes de Heiner Müller ou Moby-Dick d’Herman Melville (pour Avis de tempête, à l’affiche du Kaaitheater la saison passée). Dans Happy End, il nous raconte l’histoire du Petit Poucet, telle que Charles Perrault l’a écrite en 1697. Ne vous attendez pas à de la nostalgie doucereuse avec Aperghis. Il souligne le caractère cruel et sadique du conte et laisse le petit Poucet errer comme un personnage kafkaïen à travers un paysage urbain plus que lugubre, admirablement mis en images dans un film d’animation de l’artiste flamand Hans Op de Beeck.

Aperghis dans De Morgen (29/11/2007) : « Le petit Poucet est un personnage qui erre. Au fur et à mesure de son vagabondage, les images changent et se transforment à l’infini. Mais à travers tous ces paysages, le petit Poucet ne rencontre personne. Il n’y a que des escaliers mécaniques et de grands immeubles. Ce qui donne l’impression, quand l’ogre parle, que la rue l’incarne. Les personnages deviennent ce que l’on voit, mais on ne voit pas de personnages, rien que des paysages. »

Le film n’est pas une illustration de l’histoire mais il y ajoute une dimension et la commente. La partition d’Aperghis a quelque chose du film noir, du thriller.