Until the moment when God is destroyed by the extreme exercise of beauty
Comme si l’on marchait dans une forêt
Les vers du poète portugais Herberto Helder, até que Deus é destruido pelo extremo exercicio da beleza, signifie : jusqu’à ce que Dieu soit détruit par l’exercice extrême de la beauté. Le premier verset du récit judéo-chrétien de la création dit : « Au commencement était le Verbe ». Mais à présent que Dieu est mort, il faut peut-être anéantir le Verbe.
Dans ce nouveau projet de Vera Mantero, 6 danseurs occupent la scène ; ils marmonnent sans interruption. S’il est important qu’ils parlent, comprendre ce qu’ils disent ne l’est guère. Les silences, les arrêts qu’ils marquent entre les mots sont au moins aussi éloquents que les paroles. On a l’impression que leur méditation chantée change continuellement tout en restant égale à elle-même. C’est comme si l’on marchait dans une forêt où tout est en mutation perpétuelle et reste cependant inchangé.
La musique du marmonnement des six danseurs donne au spectateur le sentiment de se promener dans la tête de quelqu’un : un voyage galactique dans le vide ou dans l’espace de la mémoire. Pourtant leur discours n’est pas un monologue intérieur ; ils s’adressent au public, l’invitant à les suivre dans leur voyage épuisant. Dans ce spectacle, le spectateur vit l’essence du théâtre – l’expérience du hic et nunc – comme un long ralenti, comme si le temps et l’espace s’étendaient de plus en plus, jusqu’à devenir si ténus qu’ils cessent d’exister.
direction artistique Vera Mantero
créé et interprèté par Antonija Livingstone, Brynjar Bandlien, Loup Abramovici, Marcela Levi, Pascal Quéneau, Vera Mantero
installation visuelle & costumes Nadia Lauro
musique en direct Boris Hauf
lumières Jean-Michel Le Lez
collaboration dramaturgique Bojana Bauer
producteur délégué O Rumo do Fumo
coproduction Centre Chorégraphique National de Tours, Centre Pompidou - Les Spectacles Vivants / Festival D'Automne, Culturgest de Lisbonne, Le Quartz/Scène Nationale de Brest, O Espaço do Tempo de Montemor-o-Novo
avec le soutien de la Fundação Calouste Gulbenkian/Lisbonne
O Rumo do Fumo bénéficie du soutien du Ministère portugais de la Culture / l'Institut des Arts