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Un premier pas vers le rétablissement et la guérison

Une réponse aux communiqués sur le leadership d'Anne Teresa De Keersmaeker

Nouvelles
05.07.24

Mise à jour 19 septembre 2024 : déclaration d'Anne Teresa De Keersmaeker (en anglais)

 

Kaaitheater reconnaît les souffrances et préjudices subis par plusieurs personnes lorsqu'elles travaillaient avec et pour Anne Teresa De Keersmaeker. Nous regrettons le comportement toxique d'Anne Teresa De Keersmaeker - évoqué par un grand nombre de ses collaborateur·ices dans un article paru dans De Standaard le 22 juin 2024 - et reconnaissons l'impact à long terme de ce comportement. Nous reconnaissons également notre rôle dans un système qui non seulement permet un tel comportement problématique, mais, qui plus est, le récompense, le protège et le reproduit. Il s'agit d'un mécanisme fondé sur l'image persistante et romantique de l'artiste génial·e qui crée coûte que coûte, à tout prix. Une image qui, aujourd'hui, a largement dépassé sa date de péremption, mais à laquelle nous restons néanmoins sensibles.  

Après une énième vague de rumeurs concernant des conditions de travail psychologiquement dangereuses, Kaaitheater a choisi, il y a un an, de ne pas faire un call-out sur les réseaux sociaux, mais de lancer un call-in. Nous avons écrit à Anne Teresa De Keersmaeker et à sa nouvelle direction et avons mené une série d'entretiens au cours de l'année écoulée. Lors de ces derniers, nous avons clairement indiqué que les récits recueillis étaient incompatibles avec les valeurs que défend Kaaitheater. Nous avons également souligné le besoin de reconnaissance, de présentation d’excuses et de changements visibles. Rosas a fourni des éclaircissements quant aux mesures adoptées pour créer de meilleures conditions de travail. Nous avons continué à présenter le travail de Rosas tout en poursuivant le dialogue.   

Nous avons continué à présenter l’œuvre d'Anne Teresa De Keersmaeker car cette dernière est une chorégraphe exceptionnelle. Nous croyons également que les individus sont des êtres complexes, dotés d’un potentiel d'apprentissage et de désapprentissage, de changement et de transformation. Nous constatons que le travail de Rosas ne peut être réduit au seul comportement transgressif d'Anne Teresa De Keersmaeker.  Elle travaille en outre avec tout un entourage de danseur·euses et de collaborateur·ices qui peuvent tout à la fois être victimes de comportements problématiques et de potentielles réactions négatives du secteur à cet égard.   

Mais un changement efficace et visible est nécessaire. Cette urgence se manifeste à Rosas, ainsi que dans l'ensemble du secteur de la danse. Nous voulons et devons apprendre à avoir des discussions difficiles, mais nécessaires. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus nous permettre aujourd’hui d'apprécier uniquement le résultat esthétique sans tenir compte des circonstances dans lesquelles l'œuvre a été réalisée. Nous devons mettre en place une culture au sein de laquelle les comportements problématiques peuvent être abordés. Ce que nous recherchons n'est pas la cancel culture, mais une culture de la conséquence. Nous appelons l'ensemble du secteur à reconnaître notre responsabilité collective et à rechercher de nouvelles façons de travailler ensemble, en toute solidarité. Nous espérons ainsi faire un premier pas vers le rétablissement et la guérison.   

Vous trouverez ici une version plus longue de ce statement de nos coordinatrices générale et artistique.