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Chèr·e lecteur·ice

Editorial text by Maria Dogahe & Dagmar Dirkx

Article
17.09.25

Cela fait quelques années déjà que nous traversons la ville et franchissons de nombreuses portes : alors que notre chez-nous se reconstruit lentement, plusieurs institutions nous accueillent généreusement, nous prêtant les clés de leurs portails. Et avec elles viennent aussi des codes, des langages, des histoires, différentes manières d’accueillir.

À travers les élans joyeux et les interactions rugueuses, notre trousseau s’alourdit de questions. Toutes les portes ne s’ouvrent pas aisément et ce qui se trame derrière peut parfois surprendre. Par moments, on serait tenté de tout laisser tomber, de s’écrier : « les clés, les murs, on les emmerde ». Ces élans-là comptent — ils nous poussent à suivre notre agitation, cette agitation qu’on nous apprend trop souvent à calmer. Penser hors des structures existantes n’est pas seulement grisant, c’est une nécessité.

Et pourtant, un espace clos peut aussi offrir un lieu pour penser. Quelles idées, quels projets, quels élans peuvent mijoter dans un espace contenu et protégé ? Une fois ces clés remises aux artistes, iels accomplissent quelque chose de fou et de formidable : iels insufflent des univers entiers dans l’espace du théâtre, le pétrissent, le plient, le transforment en un chez-soi temporaire. Et encore plus incroyable: iels nous y invitent.

C’est peut-être la plus belle manière de partager une clé. Inviter quelqu’un à faire la fête chez soi, pour ouvrir les yeux sur ce que ces pièces rendent possible. 

Cher·e·s artistes, merci de vos invitations. Prenez les clés, et courez avec le trousseau.

Public dissident, sois le bienvenu. Dans toute ta multiplicité, indocile et tendre, honnête et présent, sans filtre et plein de compassion. Ne sois pas trop poli·e, et surtout, laisse la porte ouverte pour les prochain·e·s.

Avec espoir, toujours,

Kaaitheater