THE SUBLIME
Le sublime est un concept qui porte une longue histoire philosophique. Surtout populaire au XVIIIe siècle chez des philosophes comme Burke et Kant, le sublime était aussi au cœur du romantisme, à partir de la fascination pour le caractère imposant, effrayant de la nature. Rousseau a idéalisé cette nature et y est parti à la recherche de son soi authentique. Mais que signifie ce concept aujourd’hui ? La nature vraie, sauvage, omnipotente tend à disparaître. Son caractère effrayant réside désormais bien plus dans l’impact néfaste et dangereux que l’homme exerce sur elle.
Dans son spectacle, Ivana Müller soulève la question de savoir si nous nous dirigeons lentement vers l’expérience sublime de notre propre disparition. Annie Dorsen se demande si l’on peut trouver « un nouveau sublime » dans les espaces numériques infinis, nouvellement créés par l’homme ? Et Bruno Latour affirme que, vue de l’espace, notre bille bleue a perdu l’aspect sublime de sa force initiale et qu’il vaut mieux l’observer de l’intérieur dorénavant.
Le focus s’ouvre par une projection du court-métrage A Philosophers Walk on the Sublime de la cinéaste états-unienne Leslie Thornton et une discussion entre la philosophe Miriam Rasch (auteure de Zwemmen in de oceaan: berichten uit een postdigitale wereld) [nager dans l’océan : nouvelles d’un monde post-numérique] et le sociologue Rudi Laermans (KU Leuven).