Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
1
 
2
 
3
 
4
 
5
 
6
 
7
 
8
 
9
 
10
 
11
 
12
 
13
 
14
 
15
 
16
 
17
 
18
 
19
 
20
 
21
 
22
 
23
 
24
 
25
 
26
 
27
 
28
 
29
 
30
 
 
 
 
 
 

Black!...White?

danse
04.03.2009

Une ligne grise…

Quand un homme d’affaires noir, nouveau riche, entasse sa famille dans sa BMW rutilante pour les installer loin de Soweto, dans un quartier riche de la banlieue nord de Johannesburg, quelle perception a-t-il de la couleur de sa peau ? Et cette femme seule et désespérée, à Brooklyn, Soweto ou Kinshasa, qui se ruine la peau à coups de crèmes chimiques éclaircissantes, espère-t-elle ainsi reconquérir plus vite son amant ? Que se passe-t-il donc dans sa tête ?

En Afrique, aux États-Unis, en Europe, le noir représente la couleur du désespoir, la couleur de la défaite, la couleur de la pauvreté. Le blanc incarne la couleur des gagnants, des riches et célèbres. Aux quatre coins du monde, les femmes – toujours les femmes ! – se défrisent les cheveux, se blanchissent la peau et se dissimulent.

Pourquoi faudrait-il porter le deuil en noir et se marier en blanc ? Qu’est-il arrivé au slogan Black is beautiful, issu des combats de Steve Biko et du Mouvement de Conscience noire ? Le noir et le blanc sont omniprésents, en dehors et à l’intérieur de nos corps, et de nos âmes.

Franchir cette « ligne grise », traverser les cultures, les mentalités et les préjugés effraie, traumatise. Le spectacle traite de cette peur, de ses causes et de ses complexités, tant au niveau du conscient que de l’inconscient. La scène est noir et blanc, à l’image d’une bande dessinée. Les performeurs interagissent avec des personnages d’animation par le biais de projections vidéo.

Motivations artistiques
Nous tentons d’explorer les stéréotypes raciaux et sociaux, et d’analyser comment ceux-ci modifient insidieusement la perception des uns par les autres. Ces questions sont étudiées dans le contexte socio-économique actuel de l’Afrique du Sud, tout en gardant à l’esprit le fait que les préjugés et les discriminations dépassent largement le seul cadre de ce pays, comme le prouve le cas de Jena en Caroline du Sud. De nos jours, les discriminations sévissent toujours en Afrique du Sud, bien que leurs critères aient basculé de la race à la classe sociale et au pouvoir économique. Le spectacle pose la question de savoir s’il est bénéfique de mettre l’accent sur ce qui différencie les gens. Comment évoluent nos rapports quand on souligne nos points communs, ou quand les circonstances nous placent, malgré nous, sur un pied d’égalité ?

Outre les thèmes déjà mentionnés, le spectacle joue avec les différentes significations des termes « noir et blanc » : la manière dont ils réfèrent à la race, aux contraires, aux deux aspects d’une même histoire, à l’interprétation manichéenne d’un point de vue, à la pensée simplificatrice et réductrice. Il est également intéressant d’observer que la culture occidentale associe le terme de « noir » à libéral, cool, détaché, libre, tandis que le terme de « blanc » évoque le conservatisme et la rigidité – des clichés qui ont germé en réaction aux anciens préjugés, mais qui sont tout aussi fractionnels et fallacieux.

Au bout du compte, et au même titre que tous les contraires apparents, le blanc et le noir – au sens le plus large du terme – ne peuvent exister que l’un par rapport à l’autre. Choisissons-nous de considérer séparément ou de les appréhender comme les parties intégrantes d’un ensemble ?

Ces éternelles questions humaines sont explorées à travers la convergence de la danse, de l’animation et du stylisme et offrent une vision actuelle de problèmes vieux comme le monde. Les thèmes abordés s’expriment par le biais de métaphores visuelles, du mime, de l’interaction entre images en deux et en trois dimensions, et de l’aplanissement de l’espace tridimensionnel.

Les influences visuelles varient des idées cubistes – la représentation d’une même image à partir d’angles de vue multiples – au théâtre d’ombres, en passant par les illusions d’optique des œuvres d’Escher.

choreography Nelisiwe Xaba | direction Toni Morkel | performers Nelisiwe Xaba, Stacey Sacks, Rob van Vuuren | sets and costumes Carlo Gibson and Strangelove | artistic collaboration and video animation Lukasz Pater, Neo Monese | assistant animators Sakhile Gumbi, Neo Monese | sound design Mocke J van Veuren, Suvesh Arumugam | guest musicians Ipeleng Morake, Carla M Klaasen | lights design Philippe Ferreira | techniques François Blet / Philippe Ferreira | tour manager Pethso Vilaisarn | delegate production CDC Toulouse/Midi-Pyrénées | coproduction CDC Toulouse/Midi-Pyrénées / Festival C’est de la Danse Contemporaine ; Les Hivernales d'Avignon / CDC Provence Alpes Côte d’Azur ; Biennale nationale de danse du Val-de-Marne / CDC ; Danse à Lille / CDC Roubaix Nord Pas-de-Calais ; Art Danse Bourgogne / CDC Dijon Bourgogne ; Uzès Danse / Festival et CDC de l'Uzège, du Gard et du Languedoc-Roussillon ; Le Cuvier / CDC d'Aquitaine ; Le Pacifique | CDC Grenoble ; Culturesfrance / Département Afrique et Caraïbes en Créations ; Le Séchoir / Ile de la Réunion ; l`IFAS Institut Français d`Afrique du Sud ; CCN Montpellier Languedoc-Roussillon | thanks to Service culturel du Centre Culturel Alban-Minville de Toulouse, Multimedia and Arts and Cultures Departement - APB of the University of Johannesburg.