MadDoG
Inspiré par la pratique de la dentelle, dont les origines remontent à la fabrication de filets et de nœuds anciens, MadDoG est un nœud où des notions/matériaux dissonants sont noués ensemble. En collaboration avec la designer textile Elena Vloeberghen et le musée Texture de Courtrai, la danseuse et chorégraphe Lydia McGlinchey a développé plusieurs tissus à grande échelle qui servent de scénographie. Le nœud ne se déploie pas seulement de manière chorégraphique, mais également à travers l'utilisation d'objets symboliques, de textes parlés et de musique. Pour McGlinchey, l'expression et le mouvement sont inséparables : le corps est toujours "chargé", jamais dépourvu de sensations ou d'émotions.
Dans MadDoG, l'artiste, accompagnée de deux danseur·euses et d'une musicienne, se confronte à un monde vivant marqué par des antagonismes médiatisés : des images de meurtres de masse succèdent à des offres d'emploi, et des femmes photoshopées sur des yachts luxueux succèdent à des images dramatiques de catastrophes naturelles. Personne n'échappe à la confrontation avec des sentiments contradictoires. McGlinchey affirme qu’au cœur de cet ensemble décousu, le nœud, en tant que concept esthétique, parvient à démêler de nouveaux liens et de nouvelles formes. La beauté ne peut émerger qu'en se confrontant à la dure réalité contemporaine. MadDoG ne propage ni "utopie" ni "no future", mais recherche une forme plus complexe qui s'affirme de manière performative dans les excès singuliers d'un chien enragé et fugueur.
MadDoG s'inspire du genre gothique en considérant l'être humain comme un lieu de perversion et de détérioration. Mettant en scène le désir comme étant "égarés", les artistes cherchent à devenir des objets, des surfaces génériques dépouillées de leur contexte. Le genre gothique a toujours été fasciné par la perspective de saper le "vrai/authentique" moi. MadDoG comprend la soi-disant "fausseté" du sujet contemporain comme une réalité matérielle. Le faux a des conséquences réelles. Les influenceur·euses ont de l'influence. MadDoG espère laisser le public avec le sentiment de ce que l'artiste qualifie d’"'horreur sublime", évoquant simultanément l'émerveillement et la peur.
• Lydia McGlinchey est née en Australie et vit actuellement à Bruxelles, où elle a étudié à P.A.R.T.S. Danseuse et réalisatrice de performances, elle crée sa propre scénographie à l'aide de pièces textiles tissées. Lydia a déjà collaboré avec Alix Eynaudi sur son projet Noa+Snow, avec Simon Van Schuylenbergh sur son projet Ne Mosquito Pas. Elle joue par ailleurs dans The Honey House de Nathan Ooms et fait partie du German Staatstheater. Feral, sa pièce précédente, fut a été présentée au Kaaitheater, en février 2023.
artistic direction Lydia McGlinchey I performers Mate Jonjić, Lydia McGlinchey, Estefanía Álvarez Ramírez I textile Elena Vloeberghen & Lydia McGlinchey I costume Lynn Vanhoydonck I composer & musician Iris Therasse I light design Caroline Mathieu I sound design Korneel Moreaux I co-research Stefa Govaart I acting coach Anna Franziska Jäger | production Kunstenwerkplaats I co-production Kaaitheater, STUK, KAAP & VIERNULVIER I supported by Kunstencentrum BUDA, Texture Museum (Kortrijk), the Flemish Government & the Flemish Community Commission ⎸ thanks to Keren Kraizer & Herman Sorgeloos