BRUNO

BRUNO émerge de la brume comme un vaisseau échoué, un soupir abandonné là. Il s'écoule en cascade dans une pause. Un morceau de trou. Quelque chose qui n'a pas lieu. Une brise de ce qui n’est pas advenu. Une apparition. Se laisser hanter, se laisser chanter, soupirer, ensemble. Ne pas faire grand-chose. Faire un pas de côté, laisser passer un moment de grondement, tisser des pensées contre une rupture, se nicher au creux d'une rupture. Freiner, ensemble. Se reposer, s'absenter d'un événement, ensemble. Caresser une pensée. Se reposer, rester là. Ne pas se soucier d'un flux, accomplir les choses en vain. Ne pas écrire de partitions, de protocoles, attendre, pleurer, s'arrêter, ne pas remplir, se garder du remplissage, danser à côté de nos chaussures. Ouvrir une main et lâcher prise, ne pas retenir, alléger, soutenir  avec tendresse, soulager. BRUNO, un point de repère, une anticipation, un point de rosée, un assemblage érotique, une danse clignotante.  À cheval entre les langues, BRUNO dépouille l'écriture de la danse, en chaînes, en lumières, rayonnant, en vaping, une extravagance sombre repliée dans une pièce.

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Imaginez une tour composée d'innombrables lampes et de sources lumineuses. Au rythme de sons de commutateurs, elle s'anime en bourdonnant, crépitant et grinçant. Du nom du concepteur de lumière Bruno Pocheron, BRUNO réunit des séquences de danses oscillant entre figuration et abstraction où trois danseurs essaient leurs mouvements comme s'il s'agissait de vêtements : chaque touche, chaque geste, même fugitif, est imprimé à jamais.

 • Alix Eynaudi a étudié le ballet à l'Opéra de Paris et fait partie de la première génération de danseur·euses de PARTS. Elle a dansé avec Rosas pendant sept ans et en tant que performeuse, a également collaboré avec Boris Charmatz et Jennifer Lacey notamment. Elle s'est déjà produite au Kaaitheater avec ses propres œuvres Chesterfield, Supernaturel, Edelweiss, Monique et Exit (avec Kris Verdonck).

• Basé à Berlin, Bruno Pocheron conçoit de la lumière et du son pour des performances. Son travail intègre souvent des ampoules électriques qui parlent et chantent. Il codirige également la Tanzhalle Wiesenburg à Berlin. Il a déjà éclairé le Kaaitheater de ses créations pour les spectacles We to Be de Mette Edvardsen et Anatomie d'Anne Juren.