Dans la peau de l’autre

« C’est une danse provocatrice qui dit: ici, dans mon coin, c’est moi le roi »

Août 2016, une kermesse populaire quelque part à Kinshasa. Le jeune chorégraphe Pepe Elmas Naswa regarde plein d’admiration une nouvelle danse. Une danse de serpent impressionnante et extrêmement énergique, exécutée par un groupe de chègués (enfants de la rue) et de kuluna (enfants de gangs). Ensuite, il demande aux enfants leur vision de la danse et la signification de leurs mouvements. Il les convainc même d’apprendre la danse de serpent à un groupe de danseurs contemporains lors d’un atelier. Ce fut le point de départ de Dans la peau de l’autre. La danse montre le chaos et le désespoir d’une génération abandonnée à son sort. Les mouvements sont imprégnés de rage et de frustration. Dans la musique et les rythmes endiablés de DJ Samantha, on perçoit des influences de rumba congolaise, de hip-hop, de rap, etc.