Liefde

Vivre avec un monstre

Peter Verhelst écrit et met en scène une pièce sur l’alliance obscure entre amour et violence. Un homme revient à la maison après une mission militaire. Il a tué et violé – et sa femme le sait. Néanmoins, elle l’accueille à son retour. Par amour pour leur fille. La résilience et le pardon sont-ils suffisants pour cohabiter avec un monstre ? Notre société est obsédée par les coupables – Verhelst s’intéresse plutôt à ceux qui veulent (ou doivent) vivre avec eux. Els Dottermans interprète la mère, An Miller sa fille. L’homme en question n’apparaît pas sur scène.

Peter Verhelst : « Elle permet à son mari de réintégrer la maison pour préparer sa fille au monde “réel”, pour lui donner le ressort nécessaire. Mais ce thème se joue en filigranes, je ne veux pas réduire le récit à cette seule question. Ce que fait la mère, est-ce une preuve de résilience ? Une marque de pardon ? Reprend-on consciemment un monstre chez soi ? Car elle ne connaît pas son mari sous cet aspect. Il n’empêche qu’il a commis ces actes. Comment vivre avec ce passé ? Et comment un parent transmet-il de telles choses à son enfant ? Apprendre à vivre avec le poids de la culpabilité est une donnée complexe, dans tous les cas de figure. Cet homme a perpétré les faits “durant ses heures de travail”, en tant que soldat. Mais que signifie une violence légitimée ? Où se situe la limite ? »

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