Beckett Boulevard

Où cela se termine-t-il ?

Une descente faustienne vers les lieux où se situe le pouvoir. Quelque part à mi-chemin, semble-t-il.

Imaginons que ça commence de manière banale. Une actrice (Natali Broods), lasse de sa vie sous les projecteurs, songe à fonder un parti politique. Pourquoi pas ? Et pourquoi la première scène ne se déroulerait-elle pas dans le restaurant Ostend Queen, au dernier étage du Casino Kursaal d’Ostende ? C’est là qu’au détour d’une conversation, elle fait part de ses projets à son ex-mari (Willem de Wolf). Et pourquoi un serveur (Peter Van den Eede) ne se joindrait-il pas à eux au bout d’un certain temps ? Et pourquoi la politicienne en herbe n’accepterait-elle pas l’invitation du serveur à descendre au casino ? Ainsi, la pièce (et la politicienne) peut d’emblée aliéner, déchoir et se laisser entraîner à mêler des convictions nobles à l’envie, la cupidité, l’orgueil et la peur de l’échec.

Natali Broods cherche le juste milieu. Mais Willem de Wolf et Peter Van den Eede le cherchent aussi, ce juste milieu auquel tout le monde aspire si obstinément, mais qui disparaît entre-temps – comme tout le monde.

Beckett Boulevard est une pièce dont on sait quand elle commence, mais pas quand elle s’achève. A badly made play.