MCBTH
Les méandres obscurs
Avec MCBTH, le metteur en scène Guy Cassiers prolonge son « anatomie du pouvoir ». Si Macbeth est l’une des pièces les plus sombres et les plus sanglantes de Shakespeare, le personnage est aussi l’un des plus poétiques, éloquents et imaginatifs qu’il n’ait jamais créé. Son introspection dramatique est une analyse acérée de la manière dont un être humain se perd dans les méandres les plus obscurs de sa personnalité et entraîne le monde entier dans l’anéantissement. MCBTH souhaite aller à l’essentiel de la pièce. En réduisant radicalement le nombre de personnages, Guy Cassiers se concentre sur celui de Macbeth et quelques proches.
Ces dernières années, la musique et le chant ont joué un rôle toujours plus important dans les spectacles de Cassiers. Avec le compositeur Dominique Pauwels – qui a écrit la musique très encensée de Bloed & rozen. Het lied van Jeanne en Gilles (Sang & roses. Le chant de Jeanne et Gilles) – Cassiers franchit une nouvelle étape : la musique et le chant n’accompagnent plus seulement l’action dramatique, mais en font partie intégrante et deviennent des acteurs à part entière. Musique et chant représentent le décalage permanent entre réalité et hallucination. Les chanteurs rejoignent les comédiens, pour mettre à nu une dimension que la parole dissimule et refoule. Cassiers évoque également cette tension à travers l’usage du contraste entre la présence physique des acteurs et la matérialité du décor d’une part, face à l’immatérialité de la projection d’images d’autre part. Par le biais de l’interaction profonde entre parole, image et chant, MCBTH tend à dévoiler une part de la poésie cruelle dont la pièce est porteuse.
“Commencé comme une pièce de théâtre, le spectacle glisse peu à peu vers un opéra tragique plus propice à exprimer les tourments intérieurs, où le rouge et le noir dominent, où la robe de mariée à la traîne immense de Lady Macbeth s’enflamme puis devient de plus en plus noire cendre. Où tout le décor s’obscurcit comme dans les tableaux de l’Autrichien Arnulf Rainer qui recouvrait de noir ses autoportraits. Ce MCBTH est un grand moment, dépouillé et baroque, sur la face obscure de l’être humain. ” La Libre Belgique
tekst William Shakespeare | muzikale compositie Dominique Pauwels | regie Guy Cassiers | met Katelijne Damen, Vic De Wachter, Tom Dewispelaere, Kevin Janssens, Johan Van Assche, Francine Vis (mezzo), Els Mondelaers (mezzo), Ekaterina Levental (alt/mezzo), Fanny Alofs (alt/mezzo), Jan Vercruysse (fluit ), Kris Deprey (klarinet), Frank Van Eycken (percussie), Pieter Jansen (viool), Bram Bossier (altviool), Jan Sciffer (cello) | dirigent Filip Rathé | kostuums Tim Van Steenbergen | video Frederik Jassogne (vzw Hangaar) | lichtontwerp Stefan Alleweireldt | productie Toneelhuis, LOD muziektheater | coproductie VOCAALLAB (NL), SPECTRA Ensemble (BE), Maison de la Culture d’Amiens (FR)