"THEATRE"

Dans THEATRE, les Superamas décochent leurs flèches contre « l’illusion de la politique et la politique de l’illusion ». À la Renaissance, les peintres se servaient de la perspective, une nouvelle technique à l’époque, pour structurer et cadrer le monde. Aujourd’hui, nous sommes submergés d’images numériques qui, au fond, exercent la même fonction : déterminer et manipuler notre regard sur la réalité.

Le collectif d’artistes franco-autrichiens Superamas réunit des personnes en chair et en os, des comédiens, des images en 3D et des avatars dans un spectacle étourdissant et sexy.

Vous avez pu voir Superamas à l’œuvre au cours des saisons passées avec leur trilogie BIG, avec Empire et YOUDREAM, des spectacles pertinents dans lesquels ils démystifiaient notre culture médiatique avec un humour sous-jacent.

' Un voyage hilarant dans l'inversion des rapports Orient / Occident. '  - De Standaard

• Le samedi 8/12 vous pouvez assister avant le spectacle au deuxième volet de notre série Soul Food : pendant que vous cassez la croûte, Pieter T’Jonck s’entretient avec les Superamas à propos de leur travail.

La naissance de la perspective en peinture dans l’Italie du quinzième siècle n'est pas étrangère à des considérations politiques. La famille de Médicis l’a bien compris qui, en soutenant les peintres de la perspective comme Fra Filippo Lippi, donnait à voir une vision "cadrée" et "ordonnée" du monde.

Que dire, dès lors, de la vision du monde renvoyée par le flux d'images digitales auquel nous sommes confrontés tous les jours? Qu'il s'agit, comme à la Renaissance, d'un enjeu éminemment politique. Nos hommes de pouvoir l'ont bien compris, qui désormais investissent massivement le théâtre des nouvelles technologies pour mettre en scène une manière d'illusion du politique, par la politique de l'illusion.

Ce qui intéresse ici Superamas, c'est l'articulation entre réalité et fiction à l'oeuvre dans les récits de la politique contemporaine. C'est de retrouver, derrière l'illusion du politique, la réalité de la comédie ou du drame.

Quand la vie privée des hommes publics devient la matière de la politique de l'illusion, quand le mariage du prince héritier ou la grossesse de la première dame deviennent des questions de société, la fiction depuis longtemps a pris le pas sur la réalité. Mais après tout, les peintres de la Renaissance donnaient déjà pour traits à leurs madones ceux des prostituées qu'ils faisaient poser.