M, a reflection

« Un jour L’AUTRE viendra à ma rencontre, l’antipode, le double avec mon visage de neige. »
(Der Auftrag, Heiner Müller)

S'il est un thème qui domine l'œuvre de l'auteur allemand Heiner Müller (1929-1995), c'est celui des paradoxes et contrastes de l'histoire. Au cours de sa vie, il a connu différents régimes politiques : le fascisme, le communisme, le (néo)capitalisme. Il fut le témoin du partage de l'Allemagne et de sa réunification, de la Guerre froide et de l'ère post-1989. Il a décrit comme nul autre notre besoin primaire d'ennemi : le sort lié du maître et de l'esclave, du Bien et du Mal, notre besoin de l'Autre avec lequel nous ne pouvons pas cohabiter, mais sans qui la vie est tout aussi impossible. Tant sur le plan individuel que politique, notre identité est définie par l'Autre et à notre tour, nous donnons corps à la sienne.

« On ne croit pas ses yeux ! L’étape insurpassable du cinéma 3D. Verdonck approche le théâtre classique de plus près que jamais auparavant, et en même temps, il l’avance de quelques décennies. » - De Standaard
  
Dans K, a society, le créateur de théâtre et plasticien Kris Verdonck a réalisé une série d'images inspirées du monde de Franz Kafka. Dans M, a reflection, il condense l'univers de Heiner Müller en une seule image, qui se dédouble et entre en dialogue avec elle-même. Sur scène, le public voit le comédien Johan Leysen qui entame le dialogue avec son antipode, par le biais de matériau textuel de Müller. Son double réagit, le contredit ou l'approuve. Les deux images – le véritable acteur et son reflet – se réfléchissent au sens propre et figuré. Car dans notre société du spectacle la réalité ne peut plus se passer de fiction, le réel et le fictif sont indissociablement liés.