TALK
L’apprêt et la civilisation
Talk est la synthèse d’une « ancienne » et d’une « nouvelle » performance du créateur de théâtre et plasticien Kris Verdonck.
La première partie est « une pièce de théâtre pour deux stucateurs », créée en 2001. Sur scène, une partie de mur brut de 8 m2, dans lequel sont insérés une vingtaine de microphones. Les stucateurs recouvrent le mur de plâtre. Le public « entend » avancer les travaux et la matière se modifier. Dans cette scène, tout est authentique et fonctionnel : les stucateurs sont présents parce qu’on leur a demandé d’enduire un mur, la lumière leur permet de voir les irrégularités dans le crépi, la pause sert à faire sécher la couche apposée… Dans cette première partie, il est donc question de lisser, de faire disparaître, de dissimuler les irrégularités… Il s’agit de civilisation : une maison en construction est une sorte de grotte jusqu’à la venue des stucateurs. Ensuite, la maison est habitable, civilisée, propre. Un carré blanc.
Dans la seconde partie, un comédien tente de raconter son histoire de la manière la plus authentique, la plus objective possible. Sans fioriture, sans interprétation. La vérité nue. Il se tient devant le mur, devant le carré blanc, mais à contre-jour. Il est comme une ombre, comme un témoin anonyme à la télévision, avec la voix légèrement déformée. Dans son discours, il expose le plan commercial d’un pays dans un continent lointain. « Rwanda Inc. 2010 ». Ce plan contient des prévisions pour l’avenir de cette nation. Une vie radieuse se profile à l’horizon. Une marche triomphale. Rien n’est trop cher, on ne lésine sur aucun moyen. La fin justifie tous les moyens. Pourtant, le passé se compose de guerre, de génocide, de famine, de pauvreté extrême… Comment aller du point A au point B ? Et que se passe-t-il en cours de route ? Comment effacer les irrégularités du mur ? Couche sur couche sur couche. Boucher les trous, colmater les brèches. Camoufler, cacher, bluffer, mentir, négliger, accuser, opprimer, briser… Et là-dessous un brouhaha de voix.
Dans la seconde partie, un comédien tente de raconter son histoire de la manière la plus authentique, la plus objective possible. Sans fioriture, sans interprétation. La vérité nue. Il se tient devant le mur, devant le carré blanc, mais à contre-jour. Il est comme une ombre, comme un témoin anonyme à la télévision, avec la voix légèrement déformée. Dans son discours, il expose le plan commercial d’un pays dans un continent lointain. « Rwanda Inc. 2010 ». Ce plan contient des prévisions pour l’avenir de cette nation. Une vie radieuse se profile à l’horizon. Une marche triomphale. Rien n’est trop cher, on ne lésine sur aucun moyen. La fin justifie tous les moyens. Pourtant, le passé se compose de guerre, de génocide, de famine, de pauvreté extrême… Comment aller du point A au point B ? Et que se passe-t-il en cours de route ? Comment effacer les irrégularités du mur ? Couche sur couche sur couche. Boucher les trous, colmater les brèches. Camoufler, cacher, bluffer, mentir, négliger, accuser, opprimer, briser… Et là-dessous un brouhaha de voix.
concept, direction Kris Verdonck | actor X | text Joris Verhaegen | dramaturgy Marianne Van Kerkhoven | production A Two Dogs Company (Brussels) | co-production Kaaitheater