Onder de vulkaan
Ancien consul et alcoolique notoire
Avec Under the Volcano (1947) de Malcolm Lowry, Guy Cassiers met une fois de plus en scène l’une des grandes œuvres littéraires du XXe siècle.
Les événements relatés dans Onder de vulkaan (Au-dessous du volcan) respectent l’unité de temps et de lieu : tout se déroule au Mexique, le 2 novembre 1938, Jour des Morts. Les protagonistes sont Geoffrey Firmin, ancien consul et alcoolique notoire, abreuvé de tequila et de mezcal, et sa femme Yvonne qui l’a quitté, mais veut faire une tentative de retour pour donner un souffle nouveau à leur relation. Elle sort d’une liaison avec Hugh Firmin, le demi-frère du consul, et avec Jacques Laruelle. Hugh Firmin se fait du mauvais sang, il vieillit et se sent de surcroît coupable de s’être dérobé à la Guerre d’Espagne. Geoffrey n’est plus en mesure de recommencer sa relation avec Yvonne : il entend des voix qui parfois l’appâtent, d’autres fois le réprimandent. Il sombre dans un état second et perd toute notion de temps, errant dans son cerveau solitaire, imbibé d’alcool, toujours plus coupé du monde extérieur. Peu d’ouvrages ont dépeint de manière aussi précise, acérée, impitoyable, fascinante et poignante l’univers halluciné d’un ivrogne. Onder de vulkaan est aussi l’histoire douloureuse et émouvante d’un amour impossible : deux personnes qui s’aiment autant qu’elles se haïssent. En ce Jour des Morts, le consul ne peut échapper à une descente en enfer, son propre enfer, qui lui sera fatale.
En tant que projet Onder de vulkaan s’inscrit dans le prolongement de mises en scène précédentes de Guy Cassiers comme De Wespenfabriek (Le Seigneur des guêpes - Iain Banks), Bezonken rood (Rouge décanté - Jeroen Brouwers), Hersenschimmen (Chimères - Bernlef) et The Woman Who Walked Into Doors (La femme qui se cognait dans les portes - Roddy Doyle). Le monde est à chaque fois décrit du point de vue hautement subjectif d’une conscience traumatisée et tourmentée. Il s’agit de la conscience de personnes marginalisées : la petite fille élevée comme un garçon dans De Wespenfabriek, l’écrivain traumatisé par l’expérience concentrationnaire dans Bezonken rood, un personnage atteint de la maladie d’Alzheimer dans Hersenschimmen et l’épouse terrorisée par la violence domestique et l’alcoolisme dans The Woman Who Walked Into Doors. Cassiers analyse comment ces expériences en viennent à engendrer un univers très personnel et singulier. Le monde intérieur prend corps par le biais d’un usage sophistiqué de la technologie visuelle.
L’année passée, le Kaaitheater a présenté Triptiek van de macht (Le triptyque du pouvoir) : Mefisto for ever (un texte de Tom Lanoye d’après Méphisto de Klaus Mann), Wolfskers (un texte de Jeroen Olyslaegers d’après les films d’Alexandre Sokourov) et Atropa, de wraak van de vrede (Atropa, la vengeance de la paix – de Tom Lanoye d’après les tragédies grecques).
direction Guy Cassiers | text Josse de Pauw | after Malcolm Lowry | dramaturgy Erwin Jans | with Katelijne Damen, Josse de Pauw, Bert Luppes, Marc van Eeghem | design, scenography Enrico Bagnioli, Diederik de Cock, Arjen Klerkx | costumes Katelijne Damen | production Toneelhuis | co-production Théâtre de la Ville (Paris), Festival d’Automne (Paris), MC2 (Grenoble), Maison de la Culture d’Amiens, Théâtre du Nord (Lille), Le Volcan (Le Havre), La Comédie de Reims | thanks to Universitaire Associatie Brussel, Het Platform, Doctoraat In De Kunsten, Het Brussels Model en Universidad Nacional Autonomica De Mexico, Centro Cultural Universitario, Tlatelololco, Tim van Steenbergen, Kapsalon Salvatore, Kleding PR'ins