Dark Matter

Le précédent spectacle de la diva néo-zélandaise Kate McIntosh était glamoureux comme une comédie musicale et prompt à la riposte comme un numéro de stand-up-comedy. Elle a présenté aux Kaaistudio’s son puissant solo All Natural et son étrange spectacle de groupe Hair from the Throat. Pour son nouveau projet, elle est à nouveau elle-même en scène et affiche le même penchant pour le glamour et un humour étrange, qu’elle rehausse cette fois d’une pincée de considérations scientifiques et philosophiques de comptoir à propos de la nature, du monde et de l’univers.

La McIntosh porte une robe à paillettes et est secondée par deux assistants dévoués, mais maladroits. Débordants de ferveur, ils se lancent dans de multiples épreuves et expérimentations. Si l’on ne parvient pas à suivre le manifeste pseudo-scientifique, pas d’inquiétude : le vocabulaire gestuel des performeurs rend les choses assez évidentes. Le public devient complice de l’enthousiasme pour les démonstrations réussies ou ratées, la magie ou le drame.

Dark Matter est un spectacle comique, qui génère parfois un certain malaise. Kate McIntosh : « Comment un être humain devrait-il s’imaginer l’existence en dix dimensions ? Ou un trou noir ? Cela suscite de l’excitation et de la curiosité, mais aussi de la confusion et de l’angoisse, parce que l’on ne peut d’aucune façon intégrer ces informations dans sa vie quotidienne. »

Kate McIntosh n’aborde pas les questions qu’elle se pose uniquement par le biais du langage et de processus rationnels. Elle considère la pensée comme un mouvement, donc de nature hautement physique. Ce qui la fascine par-dessus tout est le fossé entre ce que l’on peut penser et de ce qui peut se démontrer ou se vivre physiquement.