L'Nfer, un point de détail

Frank Zappa & Benoît XVI

Comment qualifier L’Nfer du jeune compositeur français François Sarhan (1972) ? Un concert, du théâtre musical, un audiodrame ou de la radio en direct ? Est-ce de la poésie beat, de la musique contemporaine ou post-rock ? C’est tout à la fois.

Accompagné de neuf musiciens, le compositeur-comédien-chef d’orchestre-chanteur s’attaque à l’actualité politique et musicale. Pour cela, il fait usage de l’informatique, d’échantillonnages et de beaucoup de voix qui déterminent la progression musicale. Les sources sont variées : des voix préenregistrées (voix d’enfants, de prédicateurs), du rock expérimental (Soft Machine, Robert Wyatt, Frank Zappa) et des musiques originales de Sarhan lui-même. Tout s’enchaîne comme à la radio : informations du monde et brèves diverses (le pape Benoît XVI qui abolit le principe des limbes, l’état de l’aviation civile, des tracts de recherche distribués dans le métro londonien…).

Ictus réunit un véritable effectif rock (clarinette, trompette, guitares, orgue Hammond, violon, contrebasse, guitare basse, batterie, ordinateur et voix) et passe avec une aisance étonnante de la pop à la musique classique contemporaine et au slam.