BIG 3 (Happy/End)

Bonheur et marketing

Pour clôturer la trilogie théâtrale BIG, la compagnie austro-française Superamas enchaîne les clichés et les images publicitaires lisses sur le bonheur et le succès. À première vue, tout semble parfait : le spectacle est fluide et divertissant, les femmes sont belles, séduisantes et respirent la santé, les hommes sont légèrement grossiers et cyniques. Mais on comprend rapidement que ça ne tourne pas vraiment rond : des scènes s’arrêtent ou se répètent, les conversations dévient de leur contexte, des images publicitaires et des considérations philosophiques viennent interrompre le déroulement scénique.

Cette déconstruction dramaturgique est une stratégie intelligente qui permet à Superamas de porter un regard hautement incisif sur la banalité et la prévisibilité de nos désirs et de nos attentes. Nos idées de bonheur et de succès sont truffées de clichés, d’images et de schémas formatés par les marchés. Au bout du compte, même nos désirs les plus intimes sont passés à la moulinette des  statistiques et du marketing. Superamas nous fait prendre conscience que le comportement individuel n'a rien d'original. Sans espoir de pouvoir échapper aux lois commerciales du show-business et au système capitaliste, Superamas se vautre avec délice dans un délirant zapping de publicités, de chansons populaires, de scène de feuilletons et de questions semi-existentielles.