The Porcelain Project

La comédienne, danseuse et chorégraphe Grace Ellen Barkey est liée depuis ses débuts à la Needcompany sous l’aile de laquelle elle crée ses propres spectacles. Ceux-ci se situent aux confins du théâtre, de la danse, de la performance et des arts visuels.

Grace Ellen Barkey sur son spectacle, The Porcelain Project : « Qui se souvient encore du cirque de puces à la fête foraine ? L’inutilité absurde d’un univers construit avec soin et qui ne mène à rien. L’exemple ultime d’un univers artificiel qui réunit le théâtre et les arts plastiques. Voilà à quoi je pense toujours lorsque je crée. Dans Chunking (2005) non plus, il n’y a pas de véritable événement comme moteur de l’action fonctionnelle. The Porcelain Project est en fait mon propre cirque des puces, dans lequel le spectateur détermine lui-même et de manière active, l’utilité de tout ce qu’il voit. Il y a une installation autonome, que j’ai développée avec Lot Lemme, et qui se compose de centaines d’objets en porcelaine que l’on manipule, comme s’ils exécutaient leur propre chorégraphie. Cette installation blanche, à la fois fragile et massive, aux variations infinies, constitue avec The Porcelain Project mon nouveau spectacle de danse.

Le point de départ de The Porcelain Project est le personnage du roi, ou le concept de royauté. Je m’intéresse à leur vie protocolaire, à la folie et l’aspect grotesque de leur existence. Le roi George III d’Angleterre cherchait à se consoler de son existence confuse en essayant d’apprendre à chanter aux oiseaux, Néron a incendié Rome, Caligula voulait décrocher la lune… Une forme radicale de poésie les réunit, un désir traumatique de beauté, totalement déphasé, mais qui touche à l’essence même de l’existence. À l’instar du cirque de puces, on ne peut le contempler qu’avec stupeur. »