Onschuld

Dans Onschuld, Dea Loher brosse en dix-huit scènes un portrait d’un groupe singulier de gens désespérés et pris au piège dans une petite ville balnéaire.

Deux immigrés clandestins, des Africains, voient une femme se noyer sans intervenir. La culpabilité fait perdre le sommeil à l’un, l’autre trouve un sac plein d’argent et y voit un signe de Dieu. Une femme aveugle danse dans une boîte de nuit, la Planète Bleue, pour être vue par les hommes. Une femme sans enfant implore la grâce pour les crimes de son fils. Une philosophe brûle ses livres, assassine son mari peu bavard et ne croit plus en rien, sauf au manque de fiabilité du monde. Une vieille femme diabétique s’installe chez sa fille et son beau-fils et dévore peu à peu leur espace vital. Des gens se rencontrent et se perdent de vue.

Dea Loher (1964) est l’un des auteurs allemands les plus en vue du moment. Ses pièces ont été souvent couronnées et ont conquis les scènes de l’Europe entière. Les mises en scène d’Alize Zandwijk affichent de grandes affinités avec les textes de Loher. Toutes deux montrent l’absurdité de notre existence, de notre réalité fragmentée. Avec humour et légèreté, elles parlent d’impuissance et éprouvent de la compassion pour l’homme solitaire et sa quête impuissante.