Still Live

Danser sur un quatuor de Lachenmann

Salva Sanchis est un jeune chorégraphe et danseur espagnol, qui travaille à Bruxelles. En ces deux qualités, il a collaboré à quelques spectacles de Rosas – Bitches Brew/Tacoma Narrows, Desh et Raga for the Rainy Season/A Love Supreme – pour lesquels il a créé des chorégraphies sur de la musique jazz. En outre, il conçoit ses propres projets. Pour sa nouvelle création, il prend pour point de départ le deuxième quatuor à cordes du compositeur contemporain allemand, Helmut Lachenmann : Reigen Seliger Geister (la danse des esprits bienheureux).

Lachenmann ne considère pas le quatuor à cordes comme un ensemble de quatre instruments, mais comme un « méga-instrument » à seize cordes. Pour Salva Sanchis aussi, les trois danseurs sur la scène forment une entité avec l’espace qui les entoure. Sa chorégraphie explore les mouvements en eux-mêmes, et non en tant que réponse à la musique. Mouvement et musique n’entretiennent pas de rapports de subordination, ils se rencontrent à niveau égal. Salva Sanchis n’est pas à la recherche de mouvements qui « racontent » quelque chose ou veulent transmettre des idées. Il cherche des mouvements qui sont. Salva Sanchis : « Le mouvement dit quelque chose sur lui-même et sur ce qui pourrait être, mais n’est pas. » Dans sa méthode de travail, l’improvisation joue un rôle majeur. Il examine également la relation entre le silence et le son. Still Live est en effet un titre qui permet différentes lectures. La composition de Lachenmann est précédée et suivie de séquences de mouvements qui se déroulent dans le silence.

Comme « décor », le plasticien Kristof Van Gestel a conçu une paroi monolithique. Van Gestel ne considère pas ses sculptures comme des îlots autonomes de signification, il estime qu’elles sont liées à l’espace environnant et aux danseurs qui évoluent dans cet espace. Salva Sanchis partage la scène avec Manon Santkin et Mioko Yoshihara.