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Feuille de salle 'DRAMA.ApocalypticDanceFloor + Agenda'

16.06.21

à propos de DRAMA. ApocalypticDanceFloor

Le mot DRAMA vient du mot grec "Δράμα" qui signifie « action » ou « passer à l’action ». Utilisé au théâtre, le mot peut désigner une tragédie, une comédie, une farce ou un mélodrame. Dans la vie actuelle, « drama » peut signifier une réaction excessive à une situation ou le fait de tout faire exploser.

DRAMA est une tentative de faire une pièce de danse. Une pièce basée sur le mouvement avec des couches irrégulières de haute énergie, sur un flux constant et brutal de corps se déplaçant dans l'espace tout en se confrontant dans leur altérité. Une pièce permettant la dissension en opposition à l'harmonie, dans un processus d'incarnation des désirs, des conflits et des paradoxes des danseurs, qui prend le corps dans son excitation, sa brutalité, son indignation, sa rage, sa joie, sa stupidité, sa fragilité et son exagération.

Une pièce à danser sur de la musique. La musique du groupe brésilien Tantão e Os Fita, une structure atmosphérique et énergétique créée avec des blocs de bruit, des voix, des couches d'échantillons, des distorsions, des collages et des boucles, « sur un brouillard de paranoïa intense, d'incertitude claustrophobe et de polarisation violente », selon la critique.

Tantão e Os Fita est un trio de musique électronique de Rio de Janeiro, formé par le duo de producteurs Abel Duarte et Cainã Bomilcar, et par l'artiste visuel, chanteur et compositeur Carlos Antônio Mattos AKA Tantão. Leur dernier album, DRAMA, a été enregistré à l'époque où Jair Bolsonaro a été élu président du Brésil. C'est de la musique noire des banlieues d'un pays divisé du tiers monde, un appel furieux et irrévérencieux des minorités, une musique à danser sur une piste de danse apocalyptique.

Marcelo Evelin est un danseur, chorégraphe et chercheur. Il vit entre Teresina (Brésil) et Amsterdam (Pays-Bas) et travaille au Brésil, au Japon et dans plusieurs pays d'Europe en tant qu'artiste indépendant pour sa plateforme artistique Demolition Incorporated, basée au CAMPO, un espace de résidence et de résistance des arts du spectacle à Teresina. Ses spectacles De Repente Tudo Tudo Preto de Gente (2012), Batucada (2014) et A Invencao da Maldade (2019) sont actuellement en tournée dans des théâtres et des festivals du monde entier. Il enseigne à la Mime School Amsterdam depuis 1999 et a créé des projets dans le cadre de programmes de Masters à l'ISAC (Bruxelles), au Musée Reina Sofia (Madrid), à EXERCE (Montpellier) et au CND (Paris), entre autres. En 2019, il a reçu le titre de Docteur Honoris Causa de l'Université fédérale du Piaui.

 

à propos d'Agenda

À la première lecture, le mot agenda évoque ce qui se prépare dans le futur, ce qui est à l’horizon. Il suggère également une préoccupation et une politique – quel est mon agenda ?

À partir d’une enquête sur la notion d'"étranger" et sur la façon dont vous valorisons ou rejetons la différence lorsque nous rencontrons les autres, Simone Aughterlony propose un projet de recherche et une performance avec les étudiant·es du Bachelor en Contemporary Dance de La Manufacture, qui s'appuie sur ces questions persistantes et politiquement chargées à travers le prisme du collage.

Avec une longue et riche histoire d'appropriation et d’inspiration, le genre du collage est sans doute devenu aujourd'hui la forme d'expression artistique la plus habituelle et la plus répandue. Tout fait référence à quelque chose d'autre, mais nous n’en sommes pas toujours conscient·es. Dans cette optique, les étudiant·es ont été invités à réfléchir sur l'expérience de l'attachement à certains objets pour les processus d'identification, et à interroger un sentiment d'appartenance et d'origine qui ne soit pas déjà saturé par les références culturelles et les structures institutionnelles.

Comme pour l'écriture d'un scénario insensé pour 13 personnages, les danseur·euses ont reçu des instructions précises pour construire individuellement du matériel chorégraphique qui incarne leurs préoccupations, qui reflète leur "agenda", qui ont ensuite été développés collectivement pour produire divers composants du collage.

Kolla du grec ou coller en français traite l'espace comme une toile où s’accumulent des sources et des références trouvées : en collant des genres de mouvement, de texte, d'action, de chanson et de plasticité matérielle. Le collage devient un microcosme de la société dans son ensemble, un terrain d’entente qui nous permet d’évoluer ensemble, tout en rendant visible les points de friction. Nous pouvons réaliser que la conversation entre les différents éléments ne reste jamais abstraite, mais qu'elle engendre un dialogue durable de contradictions et de significations. Le collage est un ensemble de morceaux d'autres choses. Les bords ne se rencontrent pas. En ce sens, Agenda devient l'expression temporelle du fait que le multiple devient l'unique, l'unique n'étant jamais totalement résolu en raison du multiple qui continue à l'affecter.

À travers cette collection de choses qui maintiennent une proximité impossible, nous cherchons à questionner les nuances de la coexistence par rapport au conflit, et les façons dont l'affect façonne les espaces que nous habitons. Côtoyer ces formes brisées ouvre des voies multiples qui touchent le politique par les sens plutôt que par l'esprit rationnel.

Simone Aughterlony est une artiste indépendante basée à Zurich et à Berlin, travaillant principalement dans les champs de la danse et de performance. Au cours des seize dernières années, elle a conçu des œuvres chorégraphiques à caractère queer. Ces dernières années, les œuvres Biofiction, Uni * Form (co-écrite avec le cinéaste Jorge León) et le projet collaboratif Everything Fits In The Room avec l'artiste Jen Rosenblit, une commande de HAU Hebbel am Ufer et Haus der Kulturen der Welt, ont fait l'objet de nombreuses tournées. En 2018, ces œuvres ont pu être vues à la Biennale de Venise à l’occasion d’un focus artiste invité. Elle travaille actuellement sur la performance Remaining Strangers qui conclut sa recherche sur les conceptions de l'étranger dont Compass et Maintaining Stranger font partie intégrante. En s'engageant dans des formes alternatives de parenté, ses créations font apparaître de nouvelles constellations, comme autant de possibilités de reconfigurer une culture de l’être ensemble, de l’intimité, qui présente des qualités à la fois familières et inconnues. Ses œuvres composent de manière ludique avec la représentation et sa saturation, embrassant la phénoménologie de la méconnaissance et de l'absurde.