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Bakchai

théâtre
07.01—22.05.2010

L’auteur – metteur en scène – comédien Jan Decorte fête ses 60 ans au Kaaitheater avec la dernière de sa production la plus récente, Bakchai. Depuis sa création, le 8 janvier 2010, ce spectacle inspiré des Bacchantes d’Euripide a effectué une tournée à grand succès à travers la Flandre et les Pays-Bas. La pièce raconte l’histoire du dieu Dionysos qui revient dans la ville de Thèbes, dont Penthée est le roi. Dionysos prêche l’abandon à l’ivresse. Grâce à l’étourdissement du vin et le rythme du chant, de la danse et de la musique, il plonge ses adeptes dans l’extase. Parmi les convertis, on compte de nombreuses femmes, dont Agavé, la mère de Penthée. Ce dernier souhaite restaurer l’ordre dans la ville, mais Dionysos l’attire dans un guet-apens et là, les femmes, poussées à la folie furieuse, Agavé à leur tête, réduisent Penthée en pièces. Dégrisée, Agavé découvre avec horreur ce qu’elle a fait… Jan Decorte a adapté et réécrit cette tragédie dans son langage aux résonances enfantines en une version épurée, se composant d’une série de chants chorals. Sigrid Vinks interprète le personnage tragi-furieux d’Agavé, Benny Claessens est le jeune dieu blond Dionysos, qui entraîne le roi Penthée – la franche et directe Sara De Bosschere – vers sa mort. Pour lui-même, Jan Decorte s’est réservé le rôle des deux vieillards, deux commentateurs curieux, étant Kadmos, le père d’Agavé, et le devin aveugle Tirésias. Decorte a choisi Les Bacchantes « parce que c’est si cruel ». Sa fascination pour le pouvoir et la violence par laquelle celui-ci se maintient en place traverse son œuvre comme un fil rouge.

À l’instar de Wintervögelchen, créé en 2008, Bakchai est du théâtre brut, à l’état primitif : le théâtre que Jan Decorte explore depuis quarante ans. Au fil de son parcours, cette quête a généré des formes, des genres et des styles fort variés. Il a écrit des textes de théâtre mystico-baroques, a dirigé d’une main de fer de grands classiques comme Maria Magdalena de Hebbel, Torquato Tasso de Goethe, King Lear de Shakespeare et Hamletmachine de Heiner Müller. Il a créé des performances avant la lettre, écrit et mis en scène des comédies burlesques et réalisé, dans son idiolecte imitant les enfants, des adaptations/fables inspirées de toute une série de pièces de Shakespeare, Tchekhov, Büchner, Sophocle… Qui a un jour vu son Macbeth, Bloetwollefduivel, ne l’oublie plus jamais. Il nous a offert un bijou d’opéra avec son Dido en Aeneas de Purcell et a mis en scène ses Œuvres Rares, quelques textes écrits en état de folie, dont le marquant Dieu et les esprits vivants… L’œuvre artistique de Jan Decorte est indissociable de sa vie : une vie intense, avec des sommets et des abîmes dont il a toujours réussi à se tirer avec une créativité intacte. « Je suis en délire tragique, comique et vraiment tout à la fois. » La grande force de Decorte réside dans le fait que tout au long de ces années, il a réussi à sans cesse faire peau neuve tout en restant égal à lui-même. Son œuvre est d’une valeur inestimable pour le théâtre flamand. Il a exercé et exerce toujours une grande influence, sans jamais intégrer « le système ». Il suit sa propre voie. Chapeau ! Joyeux anniversaire, Jan.

text Jan Decorte | with Jan Decorte, Sigrid Vinks, Sara de Bosschere, Benny Claessens | scenography Jan Decorte, Johan Daenen | costumes Jan Decorte, Sigrid Vinks, Sophie D’Hoore | light Jan Decorte, Luc Schaltin (Kaaitheater) | production Bloet vzw (Brussels), Kaaitheater, De Roovers (Antwerp)

LANGUAGE : Néerlandais