Living

Derrière les façades

Aimez-vous aussi ce moment où, dans les foyers, la lumière est déjà allumée, mais les rideaux ne sont pas encore fermés ? L’heure de la filature ! Vos yeux voraces partent en quête de vie privée, d’existence réelle. Votre rétine s’encombre de routine et d’ennui, mais aussi de cette étincelle de mouvements domestiques que vous appelez de vos vœux.

Living est un spectacle muet. Les personnages sont flous, l’intrigue l’est tout autant, mais le décor est sans équivoque. Un usage impropre du séjour. Un regard en biais. Ou une violation de l’intimité de son prochain, de vous-même.

Depuis la première d’Abigail’s Party en 2004, Tristero a joué à guichets fermés cinq séries de représentation de cette comédie douce-amère du cinéaste et auteur de théâtre Mike Leigh. Un élément crucial et controversable de cette production était le décor : une reconstitution hyperréaliste d’un salon de style années 70, ou résonnent même le tintement des glaçons dans le gin tonic et la voix de Demis Roussos sur la platine.

Ce décor est le point de départ de Living. Le salon, le séjour est un lieu de passage pour les occupants et visiteurs, avec leurs pensées, désirs et fantasmes. Living est un spectacle pauvre en paroles, qui se situe à la croisée du théâtre, de la danse et de l’installation vivante. L’accent est mis sur le mouvement et l’atmosphère.

Abigail’s Party et Living sont deux spectacles distincts, créé chacun à partir d’une nécessité propre et qui, ensemble, constituent un diptyque. Living est une œuvre en soi, mais celui qui voit les deux pièces ne peut échapper à l’influence que la vue de l’un exerce sur l’autre.

samedi 22 novembre : fête pour les 15 ans de Tistero, après la représentation!