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La maison des cerfs

théâtre
25—27.09.2008

Fin juillet 2008, aux Salzburger Festspiele, aura lieu la première du nouveau spectacle de Jan Lauwers. La maison des cerfs est le volet final de la trilogie Sad Face / Happy Face et y est présenté avec les autres volets, La chambre d’Isabella (2004) et Le Bazar du Homard (2006). Trois histoires autour de la condition humaine.

Jan Lauwers : « L’art parle de l’être humain et de sa condition. Tout art de qualité est un autoportrait de l’observateur. “On voit ce que l’on a appris.” Le théâtre de qualité propose des choses que la vidéo, le cinéma ou les arts plastiques ne peuvent pas offrir. Le théâtre, en tant que média, a le plus de liens avec « la condition humaine », parce qu’il est présenté par des humains pour des humains. Il est indispensable de partir en quête de cette condition humaine afin que le théâtre puisse se redéfinir et ainsi survivre. Voilà pourquoi il faut raconter de nouvelles histoires. »

« Les trois volets de Sad Face / Happy Face abordent la narration de manière chaque fois différente. La première partie, La chambre d’Isabella, est une réflexion sur le passé. C’est le texte le plus linéaire que j’aie jamais écrit. J’avais besoin de cette linéarité parce que j’ai été amené à l’écrire pour une raison très personnelle : la mort de mon père. »

« La deuxième partie, Le Bazar du Homard, traite de l’avenir et est construite comme un rêve, ou un cauchemar, comme on veut. Dans un rêve, le temps, l’espace et le lieu sont interchangeables et dans l’art, le début n’est pas fatalement le début et la fin n’est pas une évidence. »

« La troisième partie, La maison des cerfs, est le présent. On peut concevoir le présent de deux façons (et c’est là que l’on touche à l’essence du théâtre). Le présent du monde qui nous entoure : je veux dire par là, le monde et ses grandes valeurs politiques et historiques, et le présent du monde que nous percevons quand nous regardons quelqu’un à l’œuvre et qu’il se sait observé. Le média théâtre et la réalité des comédiens au moment du fait. Le bon théâtre se consacre toujours à l’analyse de la réalité du média lui-même. »

« Lors d’une tournée en France, l’une des danseuses de la compagnie, Tijen Lawton a été informée du décès de son frère, le reporter de guerre Kerem Lawton, tué au Kosovo. Ça a été le déclic pour écrire La maison des cerfs, un texte sur un groupe de créateurs de théâtre qui, de plus en plus, font face à la dure réalité du monde qu’ils parcourent. »

« Tout est politique, mais l’art n’est pas tout. L’art échappe toujours à l’histoire, il est inutile et n’exerce aucune influence sur quelques faits que ce soient et c’est précisément en cela qu’il est indispensable. »

text, direction, scenography Jan Lauwers | music Hans Petter Dahl, Maarten Seghers | with Grace Ellen Barkey, Anneke Bonnema, Hans Petter Dahl, Viviane De Muynck, Misha Downey, Julien Faure, Yumiko Funaya, Benoît Gob, Tijen Lawton, Maarten Seghers, Inge Van Bruystegem | production management Luc Galle | production Needcompany & Salzburger Festspiele | coproduction Schauspielhaus Zürich | in association with deSingel (Antwerp), Kaaitheater (Brussels) | support Flemish government