blijf / weg

Ce qui tout à l’heure nous chatouillait encore

Frank Vercruyssen et Tine Embrechts travaillent ensemble à un texte inspiré e.a. de la nouvelle Plumes de bécasse de l’auteur grec Thanassis Valtinos, qui, par le biais de dialogues, raconte l’histoire d’un couple marié, Rania et Yanis. Elle veut divorcer, lui ne le veut pas. Elle est difficile à supporter, lui l’est encore plus. Le titre du spectacle (reviens / pas, le titre d’un poème d’amour-haine de Maaike Neuville) résume à la perfection l’atmosphère, tout sauf sereine, dans laquelle baignent les conversations.

tg STAN affiche une prédilection pour les auteurs qui décortiquent avec finesse les dessous de tous rapports conventionnels entre les gens. Luk Van den Dries : « Leurs auteurs favoris dévoilent la couche de graisse qui enveloppe la mentalité bourgeoise. Les convenances, l’indolence ou l’ennui compassé, tout est enrobé d’une couche de cupidité et d’intolérance que la lecture de STAN aborde avec justesse : personne n’échappe à l’affûtage lucide de leurs couteaux. Même les braves gens sympathiques se révèlent un peu douteux sur les bords. Il ne s’agit clairement pas d’une analyse sociale (il n’y a d’ailleurs pas d’autre classe, meilleure), mais du dégraissage de chacun d’entre nous. Le théâtre de STAN nous fait prendre conscience de notre propre enrobement. Il nous aiguise la conscience face à notre propre attitude avec une causticité redoutable. Ce qui tout à l’heure nous chatouillait encore – car le théâtre de STAN frise l’hilarité – nous enfonce soudain le couteau dans la plaie. »