PREMIERE

Brut et vulnérable

Pour sa troisième production au Kaaitheater, Maria Hassabi s’empare de la grande salle. Cinq solos évoluent simultanément sur scène. Hassabi ralentit le temps des mouvements au point que chaque corps devient une sculpture vivante.  

PREMIERE – le titre le dévoile – examine le sens d’un premier spectacle : la transition du privé au public, du fragile au prestigieux, du « processus » au « produit ». Pour Hassabi, chaque spectacle est une première : elle lance un tel défi physique aux danseurs que l’aspect brut, non théâtral, vulnérable devient apparent et l’usage de la lumière l’accentue. Les spectacles de Hassabi sont toujours une installation de corps, de son et de lumière. Dans ce spectacle, cette dernière est un « corps » aussi important que les danseurs. Par moments, la lumière devient aveuglante, même pour les performeurs, elle chauffe la salle, devient quasi insupportable, pour ensuite faiblir et s’apaiser.  

PREMIERE est une première au sens où le (premier) contact avec le public tente d’être « physique » : par l’usage étiré qui en est fait, les performeurs et le public ressentent réellement les éléments théâtraux. The Village Voice écrivait à propos de l’œuvre de Hassabi : « On regarde cette exquise sculpture vivante conçue avec raffinement, et on sent son propre corps se démener avec Hassabi ; dans la lente friction entre ces deux perspectives, des émotions mystérieuses s’enflamment. »

• La danseuse et chorégraphe new-yorkaise d’origine chypriote Maria Hassabi était l’hôte du Kaaitheater avec SoloShow et Counter-relief (Kaai) – 2013. Elle était performeuse dans Oidipous, my foot de Jan Ritsema. Elle a participé à la 55e Biennale de Venise en 2013 (pavillon de Chypre). La première de PREMIERE a eu lieu à New York, pendant le festival Performa.

'Hassabi is a master of slowness and stillness - her pieces are like art installations brought to life by dancers.'  - Arts Journal