NKISI

Nkisi est un mot en lingala, la langue maternelle de la danseuse et chorégraphe Jolie Ngemi. Il peut communément signifier "remède", "sorcellerie", "médecine", ou désigner un fétiche sacré. Aujourd'hui, le Nkisi reste tabou en Afrique, personne n'ose en parler.   

Comme une grande partie de la population vit dans la pauvreté, toute réussite suscite la suspicion. On dit que la personne qui réussit a forcément touché le Nkisi, a utilisé la sorcellerie et a fait appel à des esprits mystiques. Jolie elle-même, qui est un exemple de réussite au Congo grâce à sa carrière de danseuse en Europe, a fait l'objet de tels jugements : elle serait une sorcière qui aurait touché le Nkisi.   

Avant la colonisation, certaines femmes étaient également appelées Nkisi. Ces femmes fortes étaient chargées par les rois Mfumu du Congo de prévenir les malheurs, les épidémies, et d'effectuer des rituels magiques pour sauver le pays. Nkisi se veut un spectacle à l’image d'un vaisseau spatial qui transporte le public dans un monde de pouvoirs de super-héros féminins. Un voyage au cours duquel on s'abandonne totalement comme dans un rêve éveillé où les mondes physique et psychique entrent en collision. 

• Jolie Ngemi Reymond est une danseuse, chorégraphe et musicienne congolaise qui vit en Suisse et travaille dans toute l'Europe. Ses influences vont de la danse dans l'église protestante de Kinshasa à la danse urbaine en passant par P.A.R.T.S. Elle a collaboré avec des chorégraphes comme Ula Sickle, Boris Charmatz et Serge Aimé Coulibaly. Avec sa propre compagnie, elle crée son propre travail basé sur la voix, le texte et le corps.