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Robinson Crusoe, de vrouw en de neger

théâtre
16—17.02.2007

L’histoire de Robinson Crusoé, racontée à partir d’une perspective contemporaine


Robinson Crusoe, de vrouw en de neger (Robinson Crusoé, la femme et le nègre) s’inscrit dans une série d’adaptations théâtrales de romans que Johan Simons réalise au NTGent depuis la saison passée, et qui s’articulent autour du thème de « l’autre » dans notre société et de notre attitude envers tout ce qui nous est « étranger ». Après Arnon Grunberg (De asielzoeker) et Michel Houellebecq (Plateforme), c’est au tour de Coetzee.


Le philosophe et créateur de théâtre Pieter De Buysser a adapté le court roman Foe (1986) de l’auteur sud-africain J.M. Coetzee, lauréat du Prix Nobel de littérature en 2003.


Le titre Foe réfère à Daniel Defoe, l’auteur des aventures de Robinson Crusoé sur une île déserte, mais foe signifie également « l’ennemi » en anglais. Coetzee réécrit ce mythe moderne et colonial du point de vue postcolonial d’une femme, Susan Barton. Elle échoue à son tour sur l’île où elle est témoin de la relation inégale, mais somme toute harmonieuse qu’entretiennent Robinson Crusoé, le blanc, et Vendredi, son serviteur noir à la langue arrachée (par des marchands d’esclaves ?). Susan ne perturbe pas uniquement leur modus vivendi, elle les sauve de l’isolement. Robinson Crusoé meurt toutefois en mer, au cours de leur retour vers l’Angleterre. Vu que Vendredi ne peut pas parler, Susan est la seule à pouvoir raconter leur histoire. Elle va donc trouver l’écrivain Daniel Defoe. Mais ce dernier s’intéresse plus à l’aspect sensationnel du récit qu’à l’histoire personnelle de Susan.


Coetzee a situé son mythe de Robinson dans le contexte historique de l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. Simons et De Buysser le plantent dans le monde d’aujourd’hui, où plus que jamais, il est question d’ami et d’ennemi, de « nous contre eux ». Ils mettent à nu la condition douloureuse qui consiste à parler de l’autre, une parole vouée à l’échec tant qu’il s’agit de la lutte pour s’exprimer. Un combat entre ceux qui ont la parole et ceux qui ne l’ont pas, ou entre ceux qui ont voix au chapitre et ceux qui se sentent le devoir de représenter les « sans-voix ».

d'après ‘Foe’ de J.M. Coetzee
adaptation Pieter De Buysser
traduction originale Peter Bergsma
mise en scène Johan Simons
jeu André Jung, Sylvana Krappatsch, Betty Schuurman, Julika Jenkins
dramaturgie Koen Tachelet, Marion Tiedtke, Koen Haagdorens
scénographie Marc Warning
création écliarage Max Keller
création costumes Nadine Grellinger
production NTGent en Münchner Kammerspiele
coproduction Grand Théâtre de la ville de Luxembourg
avec le soutien du Vlaams Fonds voor de Letteren