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Plasticization + They Look at Me and That's All They Think

danse
05—06.09.2008

Voyeurisme et clichés


La Sud-Africaine Nelisiwe Xaba, née à Soweto, a étudié la danse à Johannesburg et à Londres. Ensuite, elle danse dans les productions de sa compatriote Robyn Orlin, avec laquelle elle part en tournée à travers l’Afrique, les États-Unis et l’Europe. Depuis quelques années, elle est active en tant que chorégraphe et enseigne la danse à la nouvelle génération de talents sud-africains. Cette saison, le Kaaitheater vous invite à découvrir son œuvre : deux brefs solos sont à l’affiche du programme Shuffle # 3, et une nouvelle chorégraphie de groupe est présentée au mois de mars 2009.


Xaba voit son œuvre comme un moyen de dénoncer le regard voyeuriste et les clichés (de l’Occident) sur le Sud noir et de critiquer le capitalisme galopant et la pression commerciale accrue qui règnent dans son pays. Dans Plasticization, elle se couvre de sacs en plastique déchiquetés, jusqu’à presque disparaître. Le plastique symbolise la consommation à outrance, mais aussi la stérilité et l’hygiène. Le plastique enveloppe et protège, mais isole. Comment créer de l’intimité au travers de ce matériau synthétique ? Le contact direct a-t-il encore du sens ?


Le titre de son deuxième solo, They Look at Me and That’s All They Think, renvoie à l’histoire de Sarah Baartman, devenue célèbre comme la « Vénus hottentote ». Cette femme sud-africaine est embarquée au Cap, en 1810, par un médecin de la marine britannique qui l’emmène à Londres. En raison de sa physionomie « particulière », elle est exposée comme une curiosité scientifique en Angleterre et en France. Lorsqu’elle meurt quelques années plus tard, à Paris, le zoologue réputé Cuvier procède à un moulage en plâtre de son corps. Plusieurs membres et organes sont conservés pendant des décennies dans le formol. Ce n’est qu’en 2002, à la demande explicite du président Mandela et sous la pression de campagnes, menées tambour battant par plusieurs ONG, que sa dépouille est enfin transférée en Afrique du Sud et enterrée dignement. L’histoire de Sarah Baartman symbolise l’oppression de la femme africaine sous le régime colonial et le voyeurisme auquel se livre l’Occident sur les pays africains. Nelisiwe Xaba voit cette histoire comme une allégorie de sa propre quête artistique, qui l’a emmené de Soweto vers le monde eurocentrique de l’art contemporain. Aujourd’hui encore, le public occidental regarde différemment les corps des danseuses et danseurs noirs. Xaba met à nu, de manière singulière, les clichés de notre voyeurisme exotique.

Plasticization
choreography & dance Nelisiwe Xaba | costumes & props Strangelove | music A. Borodin, J.S. Bach, G. Verdi, W.A. Mozart | light & technique François Blet | tour manager Pethso Vilaisarn


They Look at Me and That’s All They Think
choreography & dance Nelisiwe Xaba  | costumes & props Strangelove | stage direction Carlo Gibson | music Khadja Nin, Dorothy Masuka, Rachelle Ferrell, Suzana Rinaldi | light & technique François Blet | tour manager Pethso Vilaisarn